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Stories

Histoires PPI : Transformer 310 acres pour la communauté néo-écossaise d'origine africaine, et au-delà

Par Nickie Shobeiry

La communauté rurale de Preston, Halifax, abrite la plus grande et la plus ancienne communauté afro-canadienne au Canada. Spencer Colley, agent de police retraité et ancien propriétaire d’une entreprise de construction, a vécu à East Preston presque toute sa vie. « On nous a installés ici dans les années 1800, non pour survivre, mais nous avons survécu. Nous avons parcouru un très long chemin », dit-il au sujet de la communauté néo-écossaise d’origine africaine. 

La communauté noire de la province a été confrontée au racisme pendant des décennies, y compris lors de conflits liés aux propriétés foncières dans la région de Preston. Aujourd’hui, M. Colley siège au CA de Akoma Holdings Inc. qui offre actuellement des bureaux à faibles coûts, une salle pour des événements et un jardin communautaire à quelques milles de Preston, à Dartmouth. 

Akoma possède une propriété de 310 acres de terres qu’elle redéveloppe pour en faire un complexe à usages multiples, regroupant des logements abordables et des espaces culturels et commerciaux. À ce jour, il s’agit du plus important groupe de Néo-Écossais d’origine africaine à posséder cette propriété. « Nous voulons montrer au monde, au gouvernement et aux gens que nous ne sommes pas arrivés ici seulement pour y mourir, dit M. Colley. Nous étions ici, et nous sommes devenus des gens bien. Il y a des médecins, des avocats, des enseignants, des sénateurs qui proviennent de la communauté noire. Nous sommes ici pour rester, et nous pouvons aider à faire de la communauté un endroit où il fait bon vivre. »

En tant qu’entreprise sociale, Akoma dessert la communauté néo-écossaise d’origine africaine à Dartmouth et ses environs, ainsi que d’autres cultures et groupes. Son espace est loué pour des mariages, des fêtes prénatales, etc., et les clients vont des groupes religieux au YMCA. « Nous voulons ouvrir les bras à toute personne qui vient à nous et qui désire obtenir un service », dit M. Colley.

Par le redéveloppement, le CA veut rendre Akoma financièrement durable, en faire un moteur de croissance économique dans la région locale, et améliorer le bien-être de la communauté. Bien que les loyers actuels soient une source de revenus, M. Colley reconnaît qu’il faut plus de financement pour terminer la construction. « Nous ne chargeons pas trop cher; nous essayons d’aider les gens autant qu’ils essaient de s’aider eux-mêmes. »

Akoma reçoit 100 000 $ pour se préparer à trouver des investisseurs

Lorsque ses 310 acres seront transformés en lots à usages multiples et en logements abordables, Akoma pourra rapidement devenir autonome grâce à la location et à la vente de terrains. Toutefois, pour y arriver, Akoma a besoin d’investissements pour tout : des ententes de développement avec la Ville de Halifax jusqu’aux travaux de construction. Pour leur part, les investisseurs ont besoin d’une preuve qu’un projet n’est pas seulement faisable, mais qu’ils obtiendront un rendement sur le capital investi. 

« Aujourd’hui tout coûte cher, et nous n’avons pas beaucoup d’argent, dit M. Colley. Nous nous débrouillons avec les subventions que nous obtenons, et nous travaillons très fort nous-mêmes. Nous souhaitons avoir des partenaires qui nous aideront à réaliser cela. » Et c’est ici que le Programme de préparation à l’investissement (PPI) entre en scène. 

Le CA a demandé un financement au PPI en janvier 2020, et a reçu 100 000 $ en capital non remboursable : un financement unique qu’il n’aura jamais besoin de rembourser (contrairement à l’argent provenant d’investisseurs). La majeure partie des 100 000 $ sera utilisée pour des plans d’affaires, la modélisation des affaires, des études de viabilité et des évaluations environnementales — des ressources coûteuses mais vitales qui renforceront la présentation du CA devant des bailleurs de fonds potentiels, afin qu’Akoma puisse finaliser la construction et commencer à générer plus de recettes.

De cette façon, le PPI aide Akoma à se préparer à l’investissement afin de concrétiser sa vision d’une communauté prospère et durable. 

Regard vers l’avenir

Le CA d’Akoma a de grands projets pour sa propriété qui comprend entre autres un ancien foyer pour enfants, deux établissements de services de garde, un centre communautaire rénové, un cottage et un édifice abritant une agence de développement économique. 

Le CA veut ajouter des restaurants, des salons de coiffure, des installations sportives, etc., jusqu’à une résidence pour personnes âgées, dont « la communauté a bien besoin », dit M. Colley. On songe aussi à une maison de transition pour d’anciens détenus, afin d’aider à leur réintégration dans la communauté. Et M. Colley aimerait également voir un bureau pour le Preston Township Committee, qui réunirait les trois communautés noires locales : East Preston, North Preston et Cherry Brook.

Encore une fois, avant que ces projets ne soient lancés, il y a beaucoup de travaux de construction à faire, comme refaire la plomberie et l’électricité dans l’ancien foyer des enfants. Malgré cela, M. Colley dit que des futurs locataires se manifestent déjà : « Nous montrons aux investisseurs qu’il faut plus d’expansion, parce que les gens veulent participer en louant, ou en achetant une terre pour construire des maisons. »

En projetant son regard vers l’avenir, il ajoute : « Nous voulons aider à bâtir les communautés noires à Halifax, Dartmouth et les environs. Nous accueillons tout le monde. Nous serons un atout pour la communauté de Preston. »